Texte & Photos : Ninka North
« Aux rapides »…
Kahnawà:ke, nommée « Kahnawake 14 », est située en Montérégie, au sud-ouest du Québec, à onze kilomètres de Montréal.
Initialement nommée «Caughnawaga», (l’ancienne traduction anglaise et hollandaise), la réserve reprend le nom mohawk de Kahnawà:ke après une demande officielle du centre culturel en 1985. Elle compte 8164 habitants suivant le dernier recensement de 2016. Son histoire est liée à Kentaké, la première mission iroquoise créée en Nouvelle-France en 1667. Déplacée plusieurs fois, celle-ci sera successivement dénommée « Kahnawà:ke » (ou « aux rapides »), « Kahnawakon » (ou « dans les rapides »), et « Kanatakwente » (« le village tel que laissé »), avant d’atterrir à son emplacement actuel en 1716.
Les Kanyen’kehà:ka ou Kanien’kehá:ka sont le « Peuple des silex » ou «Enfants des étoiles» dans la langue iroquoise des Agniers du sud-est du Canada. Nommés « Mohawks » par les non-Kanyen’kehà:ka , ils font partie des membres de la Confédération Haudenosaunee, appelée «Confédération iroquoise» et «Confédération des Six-Nations». Ils sont liés par la « grande loi de l’Unité », « Gayanashagowa », avec les nations Oneida, Seneca, Onondaga, Cayuga et Tuscarora.
Peuple agricole dépendant de la « culture des trois sœurs », – cette pratique Haudenosaunee consistant à faire pousser
ensemble maïs, haricots et courges, trois variétés
inderdépendantes -, les Mohawks de Kahnawaké vivaient jadis dans des maisons longues avec leurs familles. La majorité d’entre eux ont été convertis au christianisme durant la colonisation, mais il y a un retour aux croyances traditionnelles et une perpétuation de la religion de Handsome Lake.
Ce sont ces monteurs-assembleurs chevronnés, spécialistes de l’acier reconnus pour ne pas éprouver le vertige. Ils ont dressé les poutres d’acier du World Trade et de ponts prestigieux, mais ont également participé au nettoyage du Ground Zero après le 11 septembre malgré les risques encourus…
« Echoes of a Proud Nation », leur pow wow annuel se déroule sur l’île Tekakwitha – référence à la convertie et béatifiée Kateri Tekakwitha : «Celle qui avance en hésitant» en langue iroquoise – à la mi-juillet sur une aire ombragée d’arbres en bordure de rivière. C’est un pow wow renommé rassemblant de nombreuses nations pour ses compétitions de danse et son marché artisanal autochtone, mais c’est aussi l’une des célébrations les plus importantes de leur héritage traditionnel.