Texte & Photos : Ninka North
Barbara Kaneratonni Diabo, une chorégraphe renommée dans le monde du spectacle avait accepté de me rencontrer pour discuter autour d’une tasse de thé. Nous nous étions donné rendez-vous au « Lafayette », un café de Pointe-Claire proche des rives du St Laurent.
Barbara n’était pas une inconnue. Je l’avais croisée à de nombreux pow wows où vêtue de son régalia, elle exécutait des danses traditionnelles et de cerceau – « Native Hoop Dance » -, qui demandent une habilité et une endurance hors pair. En arrivant elle sur la terrasse, elle s’est assise en face de moi et a commandé un thé.
Barbara est svelte, la musculature taillée par des années d’entraînement. Lorsqu’elle saisit sa tasse, j’aperçois la bague au perlage jaune qu’elle porte au doigt et ses boucles d’oreilles traditionnelles.
Elle sourit et lance, avant même que je ne lui en pose la question.
– Je les ai achetées dans un pow wow… dit-elle avant de murmurer,
– On s’est vues plusieurs fois, mais maintenant j’ai envie de parler.
Barbara est Kanien’keha:ka1Mohawk d’héritage mixte. Elle a passé les premières années de son enfance à Kahnawaké avant de partir avec sa mère (non-autochtone) dans une ferme de Nouvelle Écosse, tout en gardant contact avec sa communauté Mohawk. Elle est anglophone et parle français, mais n’a pas grandi avec la langue Mohawk qu’elle étudie encore aujourd’hui.
– Ma grand-mère Mohawk m’apprenait des mots, m’offrait des colliers, des perles, lorsque je la rencontrais. Je m’interrogeais parce que j’étais gênée de ne pas en savoir plus sur ma culture…
Durant ces années-là, elle vit des moments d’incertitude, sans saisir ce qu’ »être mohawk » signifie réellement. Mais au sortir de l’école secondaire, les choses changent. Arrivée à Montréal, elle se « reconnecte » avec sa communauté tout en côtoyant des autochtones urbains d’autres nations.
Barbara est passionnée par la danse qu’elle a débuté étant enfant. La métropole lui permet de s’initier à la danse africaine et différents styles contemporains tels que le jazz et la danse moderne, tout en revenant à ses racines à travers sa communauté. Elle s’initie également aux danses Haudenosaunee, danses différentes de celles qui sont exécutées dans les pow-wows.
Toute cette période faite de questionnements et de recherches deviennent un moteur pour son art. C’est d’ailleurs ce foisonnement d’idées et
d’imaginaire imprégné par la culture autochtone qui marque sa démarche d’une touche singulière.
– Un été, je suis allée étudier dans une ferme en Ontario. Nous étions treize jeunes autochtones encadrés par des professeurs autochtones. On a utilisé nos chansons, nos danses, nos cérémonies. C’est là que j’ai appris comment pratiquer mon art et ma culture ensemble, dit-elle avant d’ajouter,
– C’est çà que j’explore…
Après avoir étudié le théâtre à l’université, elle devient enseignante, travaille au Centre d’amitié autochtone puis à l’école secondaire de Kahnawaké. Baignant dans un milieu autochtone où les jeunes utilisent des mots ou leurs noms mohawk, elle prend des cours auprès d’un aîné.
– Quand je suis entrée dans cette école, il y avait de la colère, de la tension mais aussi de la fierté… C’était juste après la Crise d’Oka, précise-t-elle.
– C’était un moment chargé, se souvient-elle. C’est à ce moment-là, que j’ai commencé à fréquenter la Maison Longue.
Malgré la référence aux habitations traditionnelles primitives, c’est une maison contemporaine en bois qui n’est accessible qu’aux membres de la communauté. Un feu spirituel y est entretenu lors des échanges et cérémonies entre les différents clans.
Par la suite, elle poursuit son immersion en suivant le « Chemin Rouge », comme le circuit des pow wows est dénommé par certains.
– Lorsque je danse, j’honore mes ancêtres et je partage ma culture.
Pour elle comme pour beaucoup d’autochtones, danser représente un évènement fort au niveau spirituel. C’est une médecine revitalisant le corps et l’esprit.
Aujourd’hui Barbara est une danseuse et chorégraphe reconnue au niveau national et international2Grand Prix de la danse de Montréal [interprète] 3en 2021, tout en exerçant son métier d’enseignante et de directrice artistique du théâtre A’nó:wara Dance.
En 2019, pour le spectacle « My Urban Nature », elle mixe danse traditionnelle autochtone à la danse contemporaine, ballet, hip-hop et danse urbaine. Puis, en 2021, elle crée « Sky Dancers » , un spectacle rendant hommage aux trente-trois monteurs de charpentes métalliques de Kahnawake tués lors de l’effondrement du pont de Québec en 1907, parmi lesquels figurait son arrière grand-père. C’est un hommage touchant réalisé dans une ambiance magique, durant lequel Barbara fait découvrir l’histoire et la langue mohawk.
Mais ses talents ne s’arrêtent pas là. elle est aussi animatrice d’ateliers immersifs de création pour les jeunes et pour un public varié auprès de nombreuses organisations.
– Je commence toujours par parler de ma culture, j’essaie de la partager. Ça vient de mon expérience
avec les gens avec lesquels j’ai dialogué, débute-t-elle avant de lâcher d’un ton amer cette évidence qui fait couler l’encre après de si longs dénis,
– Nous sommes un peuple blessé. On a été blessés pendant des centaines d’années. Il faut établir une relation de confiance avec les gens, ça prend du temps…
Elle prend sa tasse de thé dans sa main avant de me dire,
– Au fait, je sais qu’en France, on dit « amérindiens » mais nous, ici, on dit « autochtones »4grec « autokhthôn » qui signifie « issu de la terre même ».
Je hochais la tête silencieusement.
Ce n’est pas un détail, cette appellation… Loin d’être neutre, ce terme nie la présence des Premières Nations sur ces terres, où Christophe Colomb débarqua en pensant avoir atteint l’Inde.
Il fait encore sourciller tous les autochtones avec raison et noircir de nombreuses pages. Amérindien, Indien, natif, indigène5du latin « indigena », « né dedans », aborigène6du latin « aborigines qui signifie « dès l’origine », une multitude de termes parfois inappropriés figurent dans la littérature qui leur est consacrée.
Mais peut-être devrais-je citer l’auteur Thomas King qui en trace l’origine, en ces termes, dans « L’indien malcommode« .
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"Quand j’étais petit, les Indiens étaient des Indiens. Parfois, ces Indiens étaient des Mohawks, des Cherokees, ou alors des Cris, des Pieds-Noirs, des Tlingits ou des Séminoles. Mais c’étaient surtout des Indiens. On reproche à Colomb de nous avoir accolé ce nom, mais il ne voulait pas mal faire. Il cherchait l’Inde et croyait l’avoir trouvée. Il se trompait, bien sûr, et au fil du temps des gens et des institutions ont essayé de corriger son erreur. Les Indiens sont alors devenus des Amérindiens, puis des Aborigènes, puis des peuples indigènes et,enfin, des Indiens d’Amérique."7"L'indien malcommode" de Thomas Kinghttps://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_King_(%C3%A9crivain).
« Je veux que le monde croit en nous… »
Barbara m’explique que dans la Nation Mohawk qui est traditionnellement matriarcale, le rôle de la femme est très important. Donneuse de vie, elle transmet la culture aux enfants et joue un rôle politique important.
– Ce statut leur confère un rôle important dans la spiritualité, dans les confédérations, ajoute-t-elle.
Avant la colonisation, lors des « great-laws » comme on les on appelait, les femmes avaient le pouvoir d’élire ou de destituer des chefs. Cela ne tenait pas du hasard, mais à leur expérience de mère les rendant plus habilitées à savoir qui serait apte à diriger.
– Si une femme du clan de la Tortue a un enfant avec un homme du clan Ours, l’homme va vivre avec le clan de la mère, et les enfants auront le clan de la mère, raconte Barbara.
Elle laisse passer un silence, et poursuit,
– On a des « mères de clans » et des chefs. Les « mères de clans » prennent traditionnellement soin de tout dans la communauté, dans le village, dans les maisons. Mais la situation s’est dégradée quand les colons sont arrivés avec leur religion…
Le pouvoir patriarcal change la donne, m’explique-t-elle. Très vite, les conseils de bande, une institution gouvernementale mise en place par l’Indian act, la loi des autochtones, se substituent à cette forme de gouvernance.
L’Indian Act est « la loi canadienne adoptée en 1876 traitant des Indiens enregistrés, leurs bandes et du système de réserves toujours en vigueur, malgré des modifications »8https://fr.wikipedia.org/wiki/loi_sur_les_Indiens.
– Est-ce que vous reconnaissez davantage ce pouvoir ou celui des clans ? Demandai-je.
– Je pense que la majorité d’entre nous, je parle de la communauté, souhaite la souveraineté. Mais on sait aussi, qu’on vit avec plein de gens autour de nous, avec le gouvernement de Canada… dit-elle en souriant.
La plupart des Mohawks tend à trouver l’équilibre dans le monde contemporain, m’explique Barbara, mais les dommages subis il y a cinq cents ans, ne sont pas prêts d’être oubliés. La question de réparer les dégâts et de grandir avec subsiste toujours…
L’ingérence des colons leur a été fortement préjudiciable, nuisant gravement à leur évolution avec à la clé, des clichés de victimisation.
– Lorsqu’ils ont débarqué, leur attitude était, « Nous pouvons régler tous vos problèmes. ». Mais c’est oublier que nous avons beaucoup de choses à régler par nous-mêmes.
Lorsqu’elle va dans les écoles pour donner des ateliers, Barbara parle de leurs défis et de leurs blessures, pour ne pas occulter cette partie de l’histoire, mais elle ne finit pas avec ça. L’essentiel est de mettre en lumière sa culture, des perspectives et des valeurs universelles, saines et respectueuses envers la nature, qui peuvent profiter à la société toute entière.
– Les traditions et les cérémonies perpétuées par nos ancêtres il y a des milliers d’années le sont encore. L’engouement actuel pour les autochtones vient d’ailleurs de cette dimension, ce lien sacré toujours vivant…
– Je veux que le monde croit en nous, dit-elle.
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« On a toujours pratiqué cette forme de respect avec la nature. »
– Ça ne fait pas longtemps qu’on a emprunté le mode de vie moderne. On a toujours pratiqué cette forme de respect avec la nature, ce qui n’était pas le cas des colons à leur arrivée… raconte Barbara en évoquant l’attitude d’exploitation et de capitalisation des ressources naturelles des nouveaux habitants.
Je lui parlais des « maisons longues »9https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_longuede l’ancienne Europe, maisons dont les énormes piliers nécessaires à leur édification, avaient fini par occasionner la disparition d’anciennes forêts primaires. Lors des vagues migratoires « Rubané »(en ref à leurs céramiques),l’une au VIe millénaire av. J.-C.en Eurasie, l’autre au Ve millénaire dans le nord et le nord-ouest européen, des conflits territoriaux sanglants avec les chasseurs-cueilleurs mésolithiques avaient eu lieu10https://www.slate.fr/story/255843/des-scientifiques-ont-decouvert-les-traces-de-la-premiere-guerre-en-europe-et-cetait-un. L’harmonie avait été rompue, marquant l’avènement d’un nouvel ordre du monde.
– Je ne sais pas si tu as lu ce livre « Sapiens« , rétorqua Barbara. Mais pour moi, c’est un début qui doit revenir. Pourquoi sommes-nous devenus comme ça aujourd’hui ? Que s’est-il passé ?
« Sapiens : une brève histoire de l’humanité de livre de Yuval Noah Harari11https://fr.wikipedia.org/wiki/Yuval_Noah_Harari. L’auteur raconte comment l’espèce Homo sapiens a réussi à survivre et à dominer la planète. L’analyse explique la naissance de concepts tels que la religion, la nation, les droits de l’homme, questionnant l’évolution contemporaine à travers le poids de la bureaucratie ou de la consommation de masse. »12https://fr.wikipedia.org/wiki/Sapiens_:_Une_br%C3%A8ve_histoire_de_l%27humanit%C3%A9
Les temps ont changé, mais les traumas intergénérationnels sont encore bel et bien présents dans la communauté, me dit Barbara. Il faut se souvenir. Mais si sortir du silence est un processus relativement récent, il prendra encore quelques générations pour oublier, où plutôt assumer l’histoire…
– Il s’agit de répéter certaines choses et ne pas refaire d’autres erreurs, dit-elle avec gravité.
La mémoire est essentielle, même si ce n’est jamais le bon moment pour évoquer ces drames passés sous silence, parce qu’ils remettaient en cause l’histoire, et peut-être aussi la conscience de certaines institutions.
Mais le temps n’oublie pas lui, et les morts reviennent pour raconter l’indicible… Les enfants
arrachés à leurs parents et finissant dans des tombes anonymes sont là pour nous rappeler la sauvagerie de la colonisation. Et ces histoires de territoires volés, grignotés au fil du temps ne sont pas prêts d’être résolues, parce qu’une terre, c’est les racines et l’identité d’un peuple..
Si l’assimilation n’est plus opérée sous la férule d’établissements religieux, qu’on peut qualifier de « camps disciplinaires » au vu des exactions commises, la scolarisation et l’enseignement universitaire font néanmoins partie de cette standardisation de la culture occidentale. Alors comment ignorer l’attractivité des grands développeurs industriels et les bourses qu’ils octroient aux jeunes étudiants autochtones, naturellement impliqués par la proximité des réserves et des mines ?
– Actuellement, les jeunes générations sont assimilées, commençai-je. Avec l’éducation, le risque qu’elles soient davantage tournées vers ces valeurs occidentales inquiète-t-il les communautés ?
– L’éducation nous donne une place et la connaissance de changer le système, répliqua-t-elle, citant « L’Indien malcommode. Un portrait inattendu des Autochtones d’Amérique du Nord” de Thomas King; un livre qui traite des liens complexes entretenus entre les Blancs et les Indiens, analysant les paradoxes amenés par la colonisation et le contre-choc de l’assimilation.
Lui demandant si un sujet lui tenait particulièrement à cœur, Barbara me parla de son implication dans les actions culturelles pour aider les autochtones. Elle anime des « safe spaces »13https://fr.wikipedia.org/wiki/Safe_space et travaille dur physiquement, mais déplore le fait de n’avoir ni classe, ni espace pour danser. Elle loue des studios, pointant nombre de compagnies et d’organisations qui en bénéficient…
– Est-ce que tu penses que les Mohawks sont suffisamment représentés au Québec?
– Au niveau de notre visibilité culturelle, il y a des progrès à faire, dit-elle, pointant l’absence de symboles et représentations autochtones à Montréal…
« À travers les étoiles… »
Les Kanien’kehá:ka14Connus comme Mohawks sont dénommés le « Peuple des étoiles« , dans la langue Iroquoise des indiens Agniers du sud-est du Canada, une référence appliquée à d’autres nations autochtones. Ils sont aussi désignés sous d’autres appellations telles que peuple des silex », « hommes éclairs »…
– Est-ce lié à votre cosmogonie ? demandai-je.
– Oui, parce que nous sommes venus des étoiles… C’est l’histoire de la création, la genèse. Mais nous avons aussi nos histoires de constellations, d’étoiles, raconte Barbara.
Quelques mois auparavant, j’avais appris que les Mohawks d’Ontario et les Assiniboines de Saskatchewan possédaient des récits se référant aux Pléiades. Comme beaucoup d’autres peuples, les premières nations se déplaçaient en utilisant l’étoile polaire qu’ils savaient alignée sur le Pôle Nord.
Les maisons longues des Mohawk étaient d’ailleurs orientées suivant les quatre points cardinaux15https://astro-canada.ca/le_ciel_des_amerindiens-the_amerindian_sky-fra.
– Peux-tu me parler du mythe originel ?
– Je ne dis pas mythe, parce que mythe ça veut dire « une histoire inventée »… Mais est-ce qu’on sait si c’est vrai ou pas ?
Avant la colonisation, la transmission était principalement orale et des pictogrammes assuraient une transcription visuelle.
– Je préfère dire « nos histoires », reprit-elle en riant avant de la raconter.
« La femme tombée du ciel »
En voici un résumé, car cette histoire qui connaît plusieurs versions, est beaucoup plus détaillé dans sa version originelle.
« Aux origines, bien avant la création du monde, il existait une île flottant dans le ciel, « Sky-World« , sur laquelle vivait un Peuple qui ne connaissait ni la mort, ni la maladie. Mais un jour, l’une des filles du ciel réalisa qu’elle était enceinte. Après un rêve l’incitant à utiliser une racine spéciale, son mari déterra l’arbre merveilleux qui illuminait l’île.
En s’approchant du trou, la femme tomba vers les eaux en contrebas tout en gardant des graines dans sa main. Des oiseaux virent la Femme chuter du Ciel et la déposèrent sur le dos d’une tortue géante qui sortait de l’eau. Puis un rat musqué plongea pour récupérer la boue du fond des mers et l’étala sur le dos de la tortue.
C’est alors que la femme a commencé à danser et la boue à croître jusqu’à atteindre la taille de l’Amérique du Nord. Puis les plantes ont commencé à pousser. La femme a ensuite donné naissance à une fille, qui a fini par grandir et donné naissance à des jumeaux.
Le jumeau du côté droit sortit comme il faut, mais celui du côté gauche provoqua le décès de sa mère.
La femme du ciel est finalement devenue la lune. Sa fille décédée a fait jaillir de son corps les « Trois Sœurs » (maïs, courges, haricots) et d’autres médicaments comme le tabac. Les jumeaux ont grandi. Sapling, le côté droit, présent le jour, a créé des animaux utiles à l’humanité, des rivières et des plantes comestibles. Flint, quant à lui, a créé, la nuit et l’hiver. Les deux hommes se sont battus pendant longtemps, mais leurs voies opposées créent un équilibre sur terre.
– Dans notre culture, ajoute Barbara, nous n’aimons pas classer les jumeaux en « bons » et « méchants » – ce qui représente une référence chrétienne. Pour nous, ils sont opposés et leur présence est importante pour l’équilibre.
Dans la tradition Mohawk, les animaux sont essentiels et traités avec respect. Tous les êtres vivants sont interdépendants et solidaires, sur le modèle du mythe de la création.
Peut-être devrions-nous réapprendre à lever les yeux vers le ciel, pensai-je alors que notre entretien prenait fin.
Regarder les étoiles, trouver notre vraie place au sein de l’univers comme savaient le faire les Anciens.
Peut-être était-ce là notre seule et unique chance de survie pour ce futur fragmenté par des augures aussi inquiétantes que pessimistes…