« Les vrais hommes »

Le peuple Anishinaabeg1Anishnabe, Algonquin, de son nom initial, est un groupe autochtone installé dans l’Ouest du Québec; principalement dans la région des Grands Lacs et la vallée du fleuve Saint-Laurent. Son origine remonte à des milliers d’années.

Les Anishinaabeg sont issus de la nation des Kitchesipirinis et font partie de la famille linguistique algonquienne. Leur langue appelée Anicinàpemowin ou Omàmiwininimowin est aujourd’hui en extinction, bien qu’une minorité d’entre eux la parle encore. Ils maîtrisent couramment le français et l’anglais.

La nation compte neuf communautés au Québec et une en Ontario. Avec les Outaouais, Odawa, Potawatomi, Nipissing et les Ojibwés, ils forment le groupe des Anichinaabe (Anishinaabeg), qui signifie littéralement les « vrais hommes ». Le terme « algonquin » qui dérive du malécite « elakómkwik » signifiant « Ce sont nos alliés / notre parenté », leur a été donné par les européens. Mais le Le terme originel Anishnabe signifie « les vrais hommes ».

Avant l’arrivée des Européens, ils vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette, mais aussi de la culture des Trois sœurs (maïs, courge, haricot), et récoltaient la sève d’érable ou de bouleau au printemps. Ils utilisaient la peau d’orignal pour se vêtir, et l’écorce de bouleau pour leur vannerie. En profonde symbiose avec leur environnement, ils vivaient dans une habitation en écorce de bouleau appelée « wikiwàn » ou en bois « mikiwàn ».

Animistes, ils croyaient à la présence des esprits « manitòk » et pratiquaient les cérémonies du Midewiwin ; société religieuse composée de conseillers spirituels et de guérisseurs, les « Mide ».

Samuel Champlain fait leur connaissance à Tadoussac en 1603. Après 1650, ils sont chassés par les Iroquois vers la région de l’Outaouais, puis déportés au cours de la colonisation vers l’Abitibi-Témiscamingue.

Au contact des Européens, une épidémie de variole2« la picotte » décime une grande partie de leur population en 1670. Maladies contagieuses, famines et conflits entre

Français et Anglais s’ensuivent, sans compter des combats sanglants avec les Iroquois pour le contrôle de la région.

Collection Philéas Gagnon. – 1546-1961 Archives de Montréal3https://archivesdemontreal.ica-atom.org/algonquine-algonquin-ca-1750-ca-1780

Lors des accords commerciaux créés par la colonisation, la concurrence sur le marché des fourrures de castor, les enjoint à s’allier avec les Hurons et les Innus pour combattre les Iroquois.

Le troc de fourrures les détourne peu à peu de leur mode de vie traditionnel. En 1850, l’exploitation forestière, puis la création de barrages met fin au nomadisme, les forçant à vivre au sein de réserves. Les enfants sont envoyés au pensionnats pour être assimilés au mode occidental. Mais aujourd’hui encore, des familles suivent les traditions et passent l’hiver dans leurs territoires de chasse.

La nation compte plus de 12.600 algonquins aujourd’hui, répartis dans neuf communautés. Beaucoup d’entre eux suivent les traditions et passent l’hiver dans leurs territoires de chasse. Préservant leur héritage culturel, ils se battent toujours pour la reconnaissance de leur terres ancestrales, car le titre de propriété autochtone des Algonquins, qui englobe Ottawa, la capitale nationale, n’a toujours pas été résolu après les Traités de Swegatchy et de Kahnawake (1760) et la proclamation royale de 1763.