« Les Êtres humains »
La présence des Innus, dénommés Montagnais par les missionnaires français, remonte à plus de 1.800 ans dans la péninsule du Québec-Labrador au Canada. Leur territoire, c’est le Nitassinan ou Innu-assi1Terre-Mère.
La nation comprend deux bandes, les Montagnais au Sud, et les Naskapis au nord. Leur langue originelle, l’ilnu-aimum est aujourd’hui en extinction. Ilnu signifie « être humain ».
Initialement nomades, les Innus vivaient le mode de vie des chasseurs-cueilleurs avant la colonisation, et parcouraient l’ensemble de leur vastes territoires pour la chasse, la trappe et la pêche.
C’est de cette façon qu’ils répertoriaient leur territoire, nommant les lieux qu’ils foulaient. Dès le XVIè siècle, ils entretiennent des relations avec les Français et participent à la traite des fourrures avec eux.
Au XVIIè siècle, ils sont évangélisés par des missionnaires catholiques, sans pour autant abandonner leurs croyances.
La colonisation est ponctuée d’évènements dramatiques, parmi lesquels les terribles épidémies amenées par les Blancs ou la famine au sein des communautés, tandis que
la déforestation, les exploitations minières et la chasse menacent leur mode de vie traditionnel. Au XXè siècle, ils subissent des politiques d’assimilation forcée comprenant les pensionnats, ainsi que la répression de leur langue et de leur culture. Mais le vent tourne dans les années soixante-dix, période durant laquelle, les Innus décident de faire valoir leurs droits et leurs traditions et entament des négociations avec le gouvernement.
Aujourd’hui, l’autonomie et l’autodétermination sont à l’ordre du jour. Mais si les enjeux du territoire sont étudiés par les conseils de bande, les consultations en matière de développement ne sont pas unanimement agréées par la majorité dans les communautés. Certains les dénoncent hâtives, sans égard pour l’environnement et leurs valeurs traditionnelles.
Bien que la préservation de la culture, la langue et le territoire soient au cœur de leur tradition, les Innus font actuellement face à des défis majeurs, en raison des enjeux de développement du grand Nord.